Comment une entreprise pèse-t-elle aujourd'hui le pour et le contre entre on-premise et cloud ?
Joeri Devisch, Line of Business Manager Multi-Cloud chez Inetum-Realdolmen : « Je préfère parler de technologie cloud plutôt que de cloud. En effet, le cloud n’est pas un endroit, mais plutôt la technologie qui facilite l’innovation commerciale. Le choix entre un prestataire de services de centre de données sur site, local ou hyperscaler doit se faire en fonction de cette innovation. Le marché belge est peut-être un peu à la traîne dans ce domaine. Dans d’autres pays, ce débat est en cours depuis longtemps. D’ailleurs, il ne s’agit pour ainsi dire jamais d’un choix strict entre le cloud on-premise et le cloud. Le résultat pratique est presque toujours une solution hybride. »
Nous ne devons donc pas tant considérer le cloud comme une infrastructure, mais plutôt comme un vecteur de flexibilité ?
Joeri Devisch : « La flexibilité recherchée par une entreprise se trouve dans l’application. Et la valeur réside dans les données, pas dans la puissance de calcul. Les hyperscalers y répondent avec des solutions comme AWS Outposts, Google Anthos et Azure Stack, qui permettent aux clients d’étendre les environnements cloud et de tirer davantage profit du cloud hybride. Dans le même temps, les hyperscalers constatent que la latence sera déterminante pour le succès du cloud. Afin de ne plus dépendre des fournisseurs de télécommunications, ils investissent dans leurs propres réseaux de fibre optique. »
Frais
Quid des coûts de l’infrastructure IT ? La réduction des coûts est-elle un bon motif d'opter pour le cloud ?
Joeri Devisch : « Les clients posent bel et bien cette question, surtout lorsqu'ils considèrent le cloud comme une infrastructure partagée – ce qui devrait par définition être meilleur marché que l’infrastructure qu’une entreprise utilise exclusivement. Ils oublient souvent qu’il y a aussi des frais cachés, par exemple pour le transport de données. Dans la pratique, il est souvent onéreux de retirer des données d’un cloud. Mais tout compte fait, je trouve que la sécurité est beaucoup plus importante que les coûts. Il est difficile de trouver des experts en sécurité. La sécurité est généralement la première victime du manque d'expertise. C’est là que les fournisseurs professionnels peuvent faire la différence. »
La crise du coronavirus est-elle un motif supplémentaire d'avoir davantage recours au cloud ?
Joeri Devisch : « Nous observons surtout une forte croissance dans la demande de produits pour le télétravail, allant de l’achat d’ordinateurs portables à la demande d’une plus grande capacité dans le cloud. Les entreprises veillent de plus en plus à ce que les collaborateurs puissent travailler n’importe où. »